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La complainte des arbres

#1
Dans cette confrérie la flore avait ses marques
Mais se voit supplanter par un odieux cercueil
Un oracle incertain injuriant les aïeuls
Qui avaient soutenu qu’un insidieux monarque
Prônerait l’allégeance à ces senteurs verts prés.

Par sa lucidité le chêne centenaire
A bien vite saisi que déclinaient ses pairs
Alors il les a pris sous son aile d’acier
Pour malgré sa tumeur osé faire son dû
En protégeant les siens commençant à déchoir
Afin que notre sol ne s’estompe en déboires.

Mais ce fléau sinistre est pesant d’attributs
En réduisant la sphère en amas de poussière
Pour voir s’accumuler un océan de cendres
Que le poumon terrien a du mal à comprendre
En se voyant abattre en un monceau de stères.

Ces arbres finiront leur alarmant destin
Incendié par la foudre édictant l’insouciance
Des hommes qui s’allient malgré les conséquences
A rebâtir la pierre embrasée du divin.

Peut-être superflu mais moi j’y vois un signe
Notre-Dame a brûlé sous l’égide de Dieu
Pour que de ce miroir il sente nos aveux
Notre priorité revient à cet insigne.

Par cette observation Gaïa notre origine
Implore notre espèce en des copeaux de verres
Au reflet cristallin par cet air meurtrière
Qui s’abat sur son être enflammant ses racines.

Ce couple de verdure abandonne l’espoir
De retrouver un jour leur éclat d’autrefois
Mais ces deux amoureux sur leur sort s’apitoient
Voyant que leurs enfants ce chandelier notoire
Qui les perdureraient se mute en candélabre.

Leur écorce s’effrite en la force assénée
Contre leur cœur meurtri qui ne peut plus songer
A prémunir autrui de ce futur macabre
Ayant tourné le dos à ce délabrement.

L’oxygène s’éteint l’atmosphère transpire
Par cette pollution qui exhume mon ire
Ne rendant plus fécond ce domaine d’antan
Qui scelle le futur à toutes créatures.

Pourtant les végétaux émanent en secret
De leur sève imbibée au filament discret
Un mystère entourant ces savantes statures.

Ces juges ancestraux pullulent d’émotions
Imprégnant le festin qui coule dans leur veine
Pour tenter d’humecter en senteurs diluviennes
Cette moiteur torride en une hydratation
Afin de rafraîchir en embaumant nos corps
D’un soupçon d’intuition pour pacifier nos vies.

Alors n’ayons pas peur d’écouter ces instruits
Afin de nous nourrir du plus saint des apports
Pour extraire en chacun sa noblesse psychique
Etoffant nos esprits en purifiant nos êtres
Pour penser prestement à les faire renaitre
Ces flambeaux immortels au fumet rhétorique.

Oiseau Lyre.
 

Pièces jointes

Dernière édition:
#4
Avec votre écrit vous avez fait du bon bouleau félicitations bonne journée
Merci beaucoup. Sympathique jeu de mots, tout en poésie, Maître des mots.


La question; Faut-il couper des arbres pour construire Notre Dame ?
Pour ma part ....Non ! De nos jours, il existe des métaux surprenants qui feraient reprendre à notre Dame une éternelle jeunesse....Tout en beauté
Effectivement. Et je le voyais plus dans le sens de privilégier la flore, en un premier temps, avant Notre-Dame, étant donné que selon moi, la cause florale est plus importante. Mais évidemment, je ne suis pas du tout contre sa reconstruction.



Mais merci à vous deux, réellement, car vous n'imaginez pas à quel point ce sujet me tient à cœur. Vos mots me touchent dès le matin.
 
#12
Un poème qui atteint les plus hautes cimes de la poésie félicitations ma réponse est celle que j’ai donné â Matthale pour son poème «nature méritée» nous la tenons du très grand Ronsard....
Contre les bucherons de la forest de Gastine

Elégie

Quiconque aura premier la main embesongnée
A te couper, forest, d'une dure congnée,
Qu'il puisse s'enferrer de son propre baston,
Et sente en l'estomac la faim d'Erisichton,
Qui coupa de Cerés le Chesne venerable
Et qui gourmand de tout, de tout insatiable,
Les bœufs et les moutons de sa mère esgorgea,
Puis pressé de la faim, soy-mesme se mangea :
Ainsi puisse engloutir ses rentes et sa terre,
Et se devore après par les dents de la guerre.

Qu'il puisse pour vanger le sang de nos forests,
Tousjours nouveaux emprunts sur nouveaux interests
Devoir à l'usurier, et qu'en fin il consomme
Tout son bien à payer la principale somme.

Que tousjours sans repos ne face en son cerveau
Que tramer pour-neant quelque dessein nouveau,
Porté d'impatience et de fureur diverse,
Et de mauvais conseil qui les hommes renverse.

Escoute, Bucheron (arreste un peu le bras)
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas,
Ne vois-tu pas le sang lequel degoute à force
Des Nymphes qui vivoyent dessous la dure escorce ?
Sacrilege meurdrier, si on prend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts, et de destresses
Merites-tu, meschant, pour tuer des Déesses ?

Forest, haute maison des oiseaux bocagers,
Plus le Cerf solitaire et les Chevreuls legers
Ne paistront sous ton ombre, et ta verte criniere
Plus du Soleil d'Esté ne rompra la lumiere.

Plus l'amoureux Pasteur sur un tronq adossé,
Enflant son flageolet à quatre trous persé,
Son mastin à ses pieds, à son flanc la houlette,
Ne dira plus l'ardeur de sa belle Janette :
Tout deviendra muet : Echo sera sans voix :
Tu deviendras campagne, et en lieu de tes bois,
Dont l'ombrage incertain lentement se remue,
Tu sentiras le soc, le coutre et la charrue :
Tu perdras ton silence, et haletans d'effroy
Ny Satyres ny Pans ne viendront plus chez toy.

Adieu vieille forest, le jouët de Zephyre,
Où premier j'accorday les langues de ma lyre,
Où premier j'entendi les fleches resonner
D'Apollon, qui me vint tout le coeur estonner :
Où premier admirant la belle Calliope,
Je devins amoureux de sa neuvaine trope,
Quand sa main sur le front cent roses me jetta,
Et de son propre laict Euterpe m'allaita.

Adieu vieille forest, adieu testes sacrées,
De tableaux et de fleurs autrefois honorées,
Maintenant le desdain des passans alterez,
Qui bruslez en Esté des rayons etherez,
Sans plus trouver le frais de tes douces verdures,
Accusent vos meurtriers, et leur disent injures.

Adieu Chesnes, couronne aux vaillans citoyens,
Arbres de Jupiter, germes Dodonéens,
Qui premiers aux humains donnastes à repaistre,
Peuples vrayment ingrats, qui n'ont sceu recognoistre
Les biens receus de vous, peuples vraiment grossiers,
De massacrer ainsi nos peres nourriciers.

Que l'homme est malheureux qui au monde se fie !
Ô Dieux, que véritable est la Philosophie,
Qui dit que toute chose à la fin perira,
Et qu'en changeant de forme une autre vestira :
De Tempé la vallée un jour sera montagne,
Et la cyme d'Athos une large campagne,
Neptune quelquefois de blé sera couvert.
La matiere demeure, et la forme se perd.
Mon amitié poétique
Momo
MLCCACTP
 
Dernière édition:
#13
il faut que cesse l'assassinat des arbres !

suis comme Idéfix , je supporte pas de les voir tomber

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Un poème qui atteint les plus hautes cimes de la poésie félicitations ma réponse est celle que j’ai donné â Matthale pour son poème «nature méritée» nous la tenons du très grand Ronsard....
Contre les bucherons de la forest de Gastine

Elégie

Quiconque aura premier la main embesongnée
A te couper, forest, d'une dure congnée,
Qu'il puisse s'enferrer de son propre baston,
Et sente en l'estomac la faim d'Erisichton,
Qui coupa de Cerés le Chesne venerable
Et qui gourmand de tout, de tout insatiable,
Les bœufs et les moutons de sa mère esgorgea,
Puis pressé de la faim, soy-mesme se mangea :
Ainsi puisse engloutir ses rentes et sa terre,
Et se devore après par les dents de la guerre.

Qu'il puisse pour vanger le sang de nos forests,
Tousjours nouveaux emprunts sur nouveaux interests
Devoir à l'usurier, et qu'en fin il consomme
Tout son bien à payer la principale somme.

Que tousjours sans repos ne face en son cerveau
Que tramer pour-neant quelque dessein nouveau,
Porté d'impatience et de fureur diverse,
Et de mauvais conseil qui les hommes renverse.

Escoute, Bucheron (arreste un peu le bras)
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas,
Ne vois-tu pas le sang lequel degoute à force
Des Nymphes qui vivoyent dessous la dure escorce ?
Sacrilege meurdrier, si on prend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts, et de destresses
Merites-tu, meschant, pour tuer des Déesses ?

Forest, haute maison des oiseaux bocagers,
Plus le Cerf solitaire et les Chevreuls legers
Ne paistront sous ton ombre, et ta verte criniere
Plus du Soleil d'Esté ne rompra la lumiere.

Plus l'amoureux Pasteur sur un tronq adossé,
Enflant son flageolet à quatre trous persé,
Son mastin à ses pieds, à son flanc la houlette,
Ne dira plus l'ardeur de sa belle Janette :
Tout deviendra muet : Echo sera sans voix :
Tu deviendras campagne, et en lieu de tes bois,
Dont l'ombrage incertain lentement se remue,
Tu sentiras le soc, le coutre et la charrue :
Tu perdras ton silence, et haletans d'effroy
Ny Satyres ny Pans ne viendront plus chez toy.

Adieu vieille forest, le jouët de Zephyre,
Où premier j'accorday les langues de ma lyre,
Où premier j'entendi les fleches resonner
D'Apollon, qui me vint tout le coeur estonner :
Où premier admirant la belle Calliope,
Je devins amoureux de sa neuvaine trope,
Quand sa main sur le front cent roses me jetta,
Et de son propre laict Euterpe m'allaita.

Adieu vieille forest, adieu testes sacrées,
De tableaux et de fleurs autrefois honorées,
Maintenant le desdain des passans alterez,
Qui bruslez en Esté des rayons etherez,
Sans plus trouver le frais de tes douces verdures,
Accusent vos meurtriers, et leur disent injures.

Adieu Chesnes, couronne aux vaillans citoyens,
Arbres de Jupiter, germes Dodonéens,
Qui premiers aux humains donnastes à repaistre,
Peuples vrayment ingrats, qui n'ont sceu recognoistre
Les biens receus de vous, peuples vraiment grossiers,
De massacrer ainsi nos peres nourriciers.

Que l'homme est malheureux qui au monde se fie !
Ô Dieux, que véritable est la Philosophie,
Qui dit que toute chose à la fin perira,
Et qu'en changeant de forme une autre vestira :
De Tempé la vallée un jour sera montagne,
Et la cyme d'Athos une large campagne,
Neptune quelquefois de blé sera couvert.
La matiere demeure, et la forme se perd.
Mon amitié poétique
Momo
MLCCACTP
Merci beaucoup pour ce compliment poétique, j'aime beaucoup, vraiment, tant les mots que le message probant. Et on voit que cela déborde de culture et de connaissance. Dame nature saura vous remercier, vraiment.